Saint Joseph apparaît à Cotignac un siècle et demi après la Sainte Vierge. Depuis, Cotignac est devenu un lieu de pèlerinage, spécialement pour les familles.

Apparition de Marie à Cotignac en 1519

Le 10 août 1519, un bûcheron, Jean de la Baume, gravit le mont Verdaille au-dessus de Cotignac.  Comme d’accoutumée, il commence sa journée par prier. A peine s’est-il relevé qu’une nuée lui apparaît, découvrant la Vierge Marie debout, les pieds sur un croissant de lune, et l’Enfant Jésus dans ses bras, qu’entourent Ste Catherine, St Bernard de Clairvaux et l’Archange saint Michel. Elle s’adresse alors à Jean à peu près en ces termes :

« Je suis la Vierge Marie. Allez dire au clergé et aux Consuls de Cotignac de me bâtir ici même une église, sous le vocable de Notre-Dame de Grâces et qu’on y vienne en procession pour recevoir les dons que je veux y répandre. »

La vision disparut. Jean garda d’abord pour lui le message, ce qui lui valut une seconde apparition de la Mère de Dieu : le lendemain, s’étant rendu au même endroit pour achever sa coupe, il eut la même vision et reçut la même demande. Cette fois, il se résolut à en parler et redescendit au village sans attendre. Jean était sérieux et la population et ses édiles accordent foi immédiatement au compte-rendu du pieux bûcheron. On éleva donc une petite chapelle à l’endroit des apparitions. On doit à ce sanctuaire de très nombreuses grâces et plusieurs miracles éclatants.

Apparition de saint Joseph à Cotignac en 1660

A Cotignac, le 7 juin 1660, la journée s’annonce chaude et un jeune berger provençal de 22 ans, Gaspard Ricard, a conduit son troupeau sur le versant est du Bessillon. Vers une heure de l’après-midi la chaleur est intense. Assoiffé, il s’allonge sur le sol rocailleux quand soudain un homme d’imposante stature se tient près de lui et indique un rocher en lui disant :

« Je suis Joseph ; enlève-le et tu boiras. »

La pierre est lourde, huit hommes pourront à peine la déplacer; comment Gaspard la soulèverait-il ? Mais le vénérable vieillard, comme disent les récits de l’époque, réitère son ordre. Le berger obéit, déplace le rocher, et découvre une eau fraîche qui commence à ruisseler. Il boit aussitôt avec avidité. Lorsqu’il se relève, l’apparition a déjà disparu. Sans plus attendre, il va porter la nouvelle au village de Cotignac, et les curieux arrivent. Trois heures après l’événement en un lieu que tous savent être dépourvu de source, une eau abondante s’écoule.

La Font Saint Joseph ne s’est jamais tarie, au pied du sanctuaire ; les grâces non plus, dont on ne saurait faire la liste. A tous ceux qui prient avec foi, Saint Joseph répond avec son cœur de père ; il ramène le cœur des enfants vers leurs parents, protège les enfants à naître, réconcilie des frères désunis, rend le goût de vivre, notent les Bénédictines qui accueillent au sanctuaire. L’eau de Saint Joseph fait des miracles. Tout le monde boit et emporte de cette eau.

Prière à Saint Joseph

Je vous salue, Joseph, vous que la grâce divine a comblé,
Le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux,
Vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’Enfant divin de votre virginale épouse est béni.
Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu,
Priez pour nous dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours,
Et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen.

Méditations 

Chanoine D.J. Lallement

Extraits du mystère de la paternité de saint Joseph

« Il est deux créatures dont la sainteté est d’un ordre tout à fait à part, c’est-à-dire qui ont avec la Trinité Sainte des liens tout à fait incomparable aux autres : c’est d’abord la Mère de Dieu, et c’est à côté d’elle, saint Joseph. Toutes les créatures sanctifiées le sont en suite de l’Incarnation; Marie et Joseph ont aussi reçu les effets de l’Incarnation rédemptrice; mais d’abord Dieu les a destinés à être associés à Lui, chacun à sa manière, pour la réalisation même de l’Incarnation. »

Saint Jean-Paul II écrit « Redemptoris Custos »

Extraits de Redemptoris Custos, exhortation apostolique sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Eglise.

L’amour établit une communion. Joseph « participe » au mystère de l’Incarnation, avec Marie, « entraîné dans la réalité du même événement salvifique » (RC1)

En participant au mystère, Joseph soutient la foi de Marie : « En ayant devant les yeux le texte des deux évangélistes, Matthieu et Luc, on peut dire également que Joseph est le premier à participer à la foi de la Mère de Dieu, et qu’ainsi il soutient son épouse dans la foi à l’Annonciation divine. » (RC 5).

Il est « placé par Dieu » pour soutenir Marie dans son « pèlerinage de la foi »

P. Joseph-Marie Verlindefondateur de la Famille Saint Joseph

Extrait de « Avancer vers Pâques avec Saint Joseph : une Passion silencieuse vécue dans le quotidien des relations familiales et humaines ».

« Nul doute que ces événements ont profondément marqué la conscience de Marie et de Joseph : ils ont compris bien avant la vie publique de Jésus que le chemin de leur fils, s’il devait s’achever dans la gloire, passerait par la souffrance et la mort. Certains auteurs vont jusqu’à dire que saint Joseph n’apparaît plus dans les évangiles après l’enfance de Jésus parce qu’il est mort de douleur, le cœur brisé par ce qu’il aurait entrevu des souffrances du Fils de Dieu qui lui avait été confié.
Pieuse exagération ? Sans doute : mais dont il faut cependant préserver un aspect de vérité ; la passion silencieuse de Joseph, unie à celle de son épouse (Lc 2 ,35) renvoie dès les premiers versets des évangiles au mystère de Pâques et au ministère de compassion auquel il nous convie. »

Que dit saint Joseph aux pères d’aujourd’hui ?

Extraits de T Stramare, San Giuseppe nel misterio di Dio

Saint Joseph ne laisse pas étouffer sa vie intérieure

Par sa conduite, saint Joseph rappelle aux pères d’aujourd’hui que la règle suprême à suivre pour tous doit être la volonté de Dieu. Dieu a une volonté sur la vie de chacun. Il est fondamental de savoir l’écouter. Saint Joseph n’était pas un moine, c’était un laïc ; il n’était pas un intellectuel, c’était un artisan. Or tout en étant immergé dans les problèmes matériels, il ne laissait pas étouffer sa vie intérieure et il savait se tenir en contact avec Dieu.

Saint Joseph sait accueillir les qualités de son épouse et de son fils

Joseph était le chef de la sainte Famille et cependant, devant son épouse qui était la Mère de Dieu, et devant son fils Jésus qui était le fils de Dieu, il n’était certainement pas le plus grand. Il est difficile de réunir dans la même personne la responsabilité et la reconnaissance de la dignité des autres parce que celui qui est à la tête est porté à se considérer comme le plus grand en tout. Il y a des femmes et des fils qui sont certainement meilleurs et plus doués que des pères. Le père, sans renoncer à sa propre responsabilité, doit savoir reconnaître, respecter et recevoir ces qualités.

Saint Joseph est disponible

Aimer veut surtout dire concourir à réaliser dans les autres le projet que Dieu a sur eux. Ceci comporte le don de soi ou le sacrifice. Les parents accomplissent beaucoup de sacrifices, mais trop souvent seulement pour réaliser dans leurs fils leurs propres projets et non pas ceux de Dieu. Au contraire, saint Joseph s’est tout de suite mis à la totale disposition du Messie conçu dans sa maison ; il n’a pas hésité, comme époux, à sacrifier ses légitimes aspirations humaines pour permettre à Marie, l’élue entre toutes les femmes, d’être la mère de Dieu et de réaliser en elle ce projet divin.

Saint Joseph ne néglige pas ses devoirs de père

Le titre de père, reconnu à saint Joseph par Marie et par Jésus montre que la paternité humaine n’est pas seulement, comme chez les animaux, l’acte simple de la génération. Mais elle comprend d’autres fonctions, également importantes pour le développement de l’enfant, comme l’accueil et l’éducation. Saint Joseph a accueilli Jésus dans sa famille, en lui donnant le nom, la subsistance, l’éducation, le métier et la condition sociale, en ne négligeant rien de ses devoirs de père.

Saint Joseph est prudent et réfléchi

Pendant la fuite en Egypte, la sainte famille est confiée à la garde de l’homme, que Dieu juge suffisante, si cet homme obéit à sa volonté et se laisse guider par Dieu. La liturgie rappelle qu’« à saint Joseph a été confiée la garde des mystères du salut à l’aube des temps nouveaux ». Elle précise qu’« il fut le serviteur fidèle et prudent à qui Dieu confia la sainte Famille pour qu’il veille comme un père sur son Fils unique».